Dans un édito, Le Monde prétexte l’ouverture du nouveau bâtiment de la Fondation Louis Vuitton pour s’interroger sur l’instrumentalisation du mécénat : » Il bénéficie (le mécénat, ndlr) aujourd’hui de conditions fiscales particulièrement avantageuses, au risque de soulever de légitimes interrogations quand ces opérations servent de support à de gigantesques actions de communication « , commence l’article.
Pour Jean-Michel Tobelem, la fondation Louis Vuitton est emblématique à cet égard. Concernant Bernard Arnault, patron du groupe LVMH : » il devient par magie du mécénat un protecteur admiré et désintéressé des arts et de la culture « .
Le Monde pointe du doigt l’exonération fiscale dont bénéficie le mécénat en expliquant que Bernard Arnault » fait payer par l’ensemble des Français plus de la moitié du coût de la fondation, qui dépasse très largement les 100 millions d’euros annoncés. Dans une période de disette budgétaire, le coût pour le trésor public est loin d’être négligeable « . S’il est vrai que les opérations de mécénat des entreprises sont déductibles à hauteur de 60 % des sommes investies, il ne s’agit pas d’un manque à gagner pour les caisses de l’Etat (il faut également noter que le bâtiment reviendra à la Mairie de Paris dans 50 ans).
L’auteur regrette aussi que la Fondation ait instauré un prix d’entrée. Il oppose le mécénat à la française, finançant une culture seulement accessible par les riches, aux mécènes américains et » l’ouverture gratuite au public de leurs collections, comme les musées Getty et Hammer à Los Angeles ou encore le nouveau Crystal Bridges Museum of Art de la milliardaire Alice Walton Art à Bentonville. «
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